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Quand plus devient trop

Vous le savez depuis longtemps, il faut faire plus. Plus avec moins, plus attention à sa santé, être plus présent à soi et aux autres, plus soucieux de l’environnement ou de la société... Être plus innovateur, plus efficace, plus confiant, avoir plus de leadership et d’influence, faire plus de profits et démontrer ou obtenir plus de reconnaissance... Les raisons de faire plus ou mieux ne manquent pas, et les incitatifs, réels ou présumés, pullulent. Mais est-on plus heureux, plus productif, ou vit-on plus de succès pour la cause ?

Et parce qu’avec les nouvelles générations, les sphères professionnelle et privée sont de plus en plus imbriquées, parfois inextricablement, parce que la mondialisation et son cortège de défis font partie du quotidien, et parce que dans ce contexte, les notions de sens, de fluidité et d’agilité prennent une importance accrue, il n’est pas facile de déterminer à partir de quand tous ces plus (passion au travail, équilibre travail vie privée, objectifs en tous genres) deviennent tout simplement trop.

En clair ? Nous voulons plus, que nous soyons des individus ou des organisations, et plus de bien des choses. Et ces plus ne mènent pas nécessairement à plus, justement. Des exemples organisationnels ? Les investisseurs institutionnels veulent plus de rendement à court terme, ce qui peut mener à des décisions de reports indus d’investissements requis, en matériel de production ou informatique ou autres, qui vont entraîner un manque de compétitivité à plus long terme. Autre exemple, pour générer plus de profits, et rapidement, l’on va couper dans les coûts, au premier lieu dans la masse salariale, donc se départir de compétences qui seraient nécessaires lorsque la situation se corrigera, et affecter négativement l’engagement et donc la productivité de ceux qui restent, sans compter notre capacité d'attraction quand le temps sera venu.

Sur le plan personnel ? L’on veut le succès et la satisfaction en tout. Le sens, au travail et dans les relations, la liberté de faire et de penser, la santé, un confort suffisant... Plus de reconnaissance au travail, plus de communication, plus d’autonomie, plus de possibilité de faire des choses personnelles pendant les heures de travail, plus de défis passionnants... qui vont nous amener à travailler plus fort et plus longtemps... En décalage potentiel avec nos attentes et celles des proches. Ou alors plus de détachement par manque de sens ou pour avoir plus de temps à consacrer à des activités qui nous plaisent.

Pas le choix ? Pourquoi ne pas envisager la chose sous un angle différent ?

Les maux qui dévorent les hommes sont le fruit de leurs choix; et ces malheureux cherchent loin d’eux les biens dont ils portent la source.

Pythagore

Choix et conscience sont une seule et même chose.

Jean-Paul Sartre

Si l’on choisit de voir ces citations comme des invitations...

  • Pourquoi ne pas envisager les décisions, quelles qu’elles soient, dans leur contexte et dans une perspective à long terme ?

  • Pourquoi ne pas revenir aux valeurs, celles de l’organisation ou celles des personnes, comme fondements de la prise de décision ? Et il ne s’agit pas ici de mots imprimés sur un support quelconque, mais de ce par et pour quoi on veut être connu et reconnu , ce qui constitue la trame de fond de toute prise de décision.

Certains diront que c’est un exercice long et fastidieux que de s’interroger sur qui et ce que l’on veut être, sur ce dont on veut vraiment faire l’expérience. Je vous invite à l'envisager

plutôt d’un investissement, car ensuite tout choix est simplifié, les balises étant claires. Les décisions sont-elles dès lors plus faciles à prendre ? Définitivement. Les conséquences de ces choix sont-elles plus positives ? Pas nécessairement, car peu importe la mécanique qui sous-tend le choix, les impacts demeurent. Par contre, advenant des conséquences difficiles ou négatives, elles sont plus aisées à assumer et donc à vivre, dans la mesure où l’on sait pourquoi on y est confronté, et où la décision a englobé l’acceptation tant des avantages que des inconvénients en découlant.

Alors, quand est-ce que plus devient trop ? Quand vous ne croyez pas, ou plus, au plus en question, ou quand les impacts du plus vont à l’encontre de qui et de ce que vous voulez être, dans l’instant, mais aussi dans la durée, qu’il s’agisse de vous comme individu, comme personne unique , ou de vous comme professionnel ou gestionnaire dont les décisions peuvent affecter des dizaines, voire des milliers de personnes, directement et indirectement.

Je ne saurais trop vous inviter à choisir vos plus…

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