Texte paru sur le site de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.
Les employés manquent de leadership. Enfin, certains de vos collègues ou de vos employés. C’est parce qu’ils ne sont pas de la « bonne » génération. Vous savez, les trop vieux, encroûtés dans le conservatisme et la rigidité, qui ne comprennent rien aux aspirations des autres, dont les modèles ou valeurs sont dépassés. Et puis il y a les trop jeunes, ceux qui bousculent les conventions, qui ne connaissent pas la gestion, qui ont progressé rapidement parce que la place était là et qu’ils l’ont prise, sans pour autant avoir beaucoup d’appui ou de mentorat. Et puis il y a tous les autres, qui ne rentrent dans aucune case connue ou confortable, trop ou pas assez ceci ou cela, ou juste différents, d’une façon ou d’une autre, et libre à vous de mettre les étiquettes qu’il vous plaira.
Dire qu’avec cette pénurie de main-d’œuvre qui n’est pas près de s’atténuer, non seulement va-t-il falloir composer avec tout ce beau monde, mais il va aussi falloir être capables de se côtoyer au quotidien et de collaborer, plus ou moins régulièrement, sur des projets de plus en plus changeants pour résoudre des enjeux de moins en moins clairs et qui nous arrivent de plus en plus rapidement!
Pour répondre à ces besoins perçus, pas toujours de la même façon d’ailleurs, par et au sein des organisations, qu’elles soient publiques ou privées, il y une grande variété d’offres, toutes plus nouvelles, originales, rigoureuses ou agiles les unes que les autres. Enfin, pas toutes ces caractéristiques à la fois, bien sûr. Bonne idée n’est-ce pas? Après tout, un sondage Gallup datant de 2016 révèle que seuls 18 % des gestionnaires seraient doués pour gérer des personnes. Ça donne froid dans le dos, non? Quoique cela peut contribuer à expliquer pourquoi les employés qui ne sont pas vraiment heureux au travail sont si nombreux. Mais je digresse...
Cette offre de formations en leadership, disais-je, occasionne des milliards de dollars de dépenses, et oui, j’ai bien écrit milliards... Pourquoi qualifier de telles sommes de dépenses? Et bien, une étude du Corporate Leadership Council est arrivée au constat que tous ces efforts ont généré une augmentation de la productivité d’un maigre 2 %.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il me semble que l’heure est venue d’envisager autre chose, de revenir à des questions plus fondamentales, mais aussi plus humaines. Qu’est-ce que le leadership? À quoi doit-il servir? Ça ressemble à quoi un leader? Et si je ne suis pas comme ma voisine qui vient d’ailleurs, ou comme mon collègue qui est un « pure laine », et si j’ai vingt-cinq ans et vous le double, à moins que ce ne soit l’inverse…, est-ce qu’on peut quand même, tout un chacun, apprendre à devenir des leaders plus efficaces? Et on s’y prend comment?
Pour citer Javier Pladevall, CEO de Volkswagen Audi Détail en Espagne (traduction libre) « Le leadership aujourd’hui, c’est désapprendre la gestion et réapprendre à être humain. » Beau programme, non?
On s’en reparle bientôt…
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